Les Signes d'alerte
quels éléments repérer ?
Les éléments du triple code
On peut repérer quelques signes d'alerte à l'aide du modèle du Triple Code : code analogique, code arabe, code oral. En effet, le but sera de voir quel est le code qui pose problème à l'enfant pour s'approprier le nombre.
Code analogique
C’est un code non symbolique puisque les quantités sont représentées par des objets.
L’utilisation des doigts : lorsque l’enfant utilise ses doigts pour indiquer une quantité, il fait alors le lien entre ce code analogique et le code symbolique dans lequel les nombres sont représentés par un symbole (les chiffres arabes).
Signe d’alerte : l’enfant qui n’utilise pas ses doigts en grande section de maternelle pour comprendre le nombre. Il se prive d’un outil précieux pour faire le lien entre code analogique et code symbolique.
Le subitizing. L’enfant perçoit de façon automatique les numérosités jusqu’à 4, dès la moyenne section. Cette capacité est en lien avec ses réussites ultérieures en mathématiques. Or, elle peut être altérée chez certains enfants dyscalculiques.
Il est donc important d’entraîner cette capacité au subitizing, par exemple avec des « cartons-flash» ou « cartons-éclairs » (rubrique Propositions d’activités).
Signe d’alerte : l’enfant qui ne perçoit pas rapidement les petites quantités (1, 2 ou 3), qui semble les compter systématiquement ou qui ne mémorise pas les constellations de points lorsqu’elles sont organisées (dessin d’un dé).
l’estimation de quantités (au-delà de quatre)
L’estimation de quantités analogiques permet aussi de les comparer entre elles. En fin de grande section, la quasi totalité des enfants est capable de comparer des nuages de points avec un ratio de 1/2, par exemple 10 points d’un côté, 20 de l’autre.
Signe d’alerte : l’enfant qui en grande section ne parvient pas à comparer deux collections avec un ratio de 1/2, par exemple 10 points d'un côté, 20 de l'autre.
L’enfant qui en fin de grande section ne parvient pas à comparer les chiffres de 0 à 9.
Code oral
Les mots-nombres : le code oral dépend des aires du langage. Dès 2 ans, les enfants repèrent les mots-nombres du reste du vocabulaire.
Signe d’alerte : l’enfant qui ne fait pas la différence entre les mots-nombres et les autres mots en grande section de maternelle.
L’apprentissage de la comptine numérique : elle s’effectue entre 2 et 6 ans, mais avec des différences interindividuelles. Sa maîtrise permet à l’enfant d’entrer dans la compréhension du nombre sous sa forme linguistique, ainsi que de résoudre des problèmes par la suite.
Signe d’alerte : l’enfant qui en moyenne section de maternelle ne connaît pas le début de la comptine numérique. L’enfant qui en grande section n’a pas atteint le niveau « chaîne sécable » pour les nombres inférieurs à 10 (l’enfant doit pouvoir compter jusqu’à 10, à partir de n’importe quel nombre, entre tel et tel nombre, à rebours).
cf. les principes du dénombrement selon Gelman
Le code arabe
C’est un code symbolique, représenté au moyen de 10 chiffres. En grande section, l’enfant doit reconnaître les chiffres des autres symboles. Vers 4-5 ans, l’enfant sait lire un nombre arabe à haute voix, et l’associer à une quantité. Il peut aussi comparer deux nombres arabes écrits.
Signe d’alerte : l’enfant qui ne reconnaît pas les chiffres des autres symboles.
L’enfant qui en grande section ne sait pas lire les chiffres arabes ni faire le lien avec une quantité.
la ligne numérique
Nous avons la capacité à estimer des quantités et à les placer sur une ligne numérique, de gauche à droite, en fonction de leur taille. Cette capacité s’améliore avec le temps, l’apprentissage et l’éducation.
Cette ligne numérique pourrait prédire les apprentissages futurs en mathématiques.
Signe d’alerte : l’enfant qui avant le CP ne parviendrait pas à estimer correctement la position des chiffres de 0 à 10. On peut entraîner cette capacité avec des jeux de plateau, des jeux manipulant l’argent, des jetons à placer sur une ligne, des nombres à positionner sur une frise
Le dénombrement
Pour dénombrer correctement, l’enfant doit avoir la chaîne numérique au niveau insécable (il peut compter jusqu’à un nombre donné mais il est obligé de recommencer du début, si on lui demande par exemple, ce qu’il y a après 5). Il s’organise pour pointer un élément, tout en disant le chiffre, en énumérant correctement la comptine numérique. Les 5 principes de Gelman (ordre stable / stricte correspondance terme à terme / non pertinence de l’ordre/ abstraction/ cardinalité) ne sont pas entièrement maîtrisés en fin de maternelle.
Signe d’alerte : l’enfant de moyenne section qui n’arrive pas à compter de petites collections (inférieures à 10) en coordonnant la comptine et le pointage.
L’enfant de grande section qui n’a pas compris le principe de dénombrement et qui doit recommencer son comptage lorsqu’on lui demande « donne-moi... » ou « combien y a-t-il de ... ».