Conduite à tenir

conduite à tenir

accueillir un enfant avec un trouble des apprentissages

En France, la loi du 8 juillet 2013 reconnaît que tous les enfants partagent la capacité d’apprendre, de progresser et de réussir. Or les élèves en situation de handicap scolarisés en établissements ordinaires sont de plus en plus nombreux. En 2016, plus de 8 enseignants sur 10 accueillaient un élève en situation de handicap. Très souvent, cette situation demande à l’enseignant plus d’attention, plus de capacité d’adaptation et donc une plus grande charge de travail.

Les informations qui suivent sur les orthophonistes et les enseignants spécialisés concernent la France. Il peut en être autrement dans les autres pays francophones.

repérage, diagnostic et dépistage

Le repérage

Le repérage s’effectue par les familles ou par les enseignants alertés par les difficultés de l’enfant. Il peut s’agir de difficultés ponctuelles qui vont se résoudre au cours de la scolarité ou de difficultés persistantes. Ce sont ces difficultés durables, souvent observées par les enseignants, qui doivent alerter. Dans une circulaire interministérielle (31-01-2002), les recommandations du gouvernement soulignent l’importance d’un repérage précoce des troubles des apprentissages : « il apparaît nécessaire de développer dès l'école maternelle des actions de prévention et de repérage des enfants présentant des signes d'alerte ».

Le dépistage

Le dépistage consiste selon l’OMS à « identifier à l’aide de tests une maladie passée inaperçue ». Ces tests peuvent être réalisés par le médecin scolaire, le pédiatre, les enseignants du Rased, le psychologue scolaire.

Le diagnostic

Le diagnostic repose sur un bilan complet réalisé par un(e) orthophoniste.

Ce bilan, appelé depuis 2018 « bilan de la dyscalculie et trouble de la cognition mathématique » est toujours réalisé sur prescription médicale.

Lors de ce bilan, l’orthophoniste effectue des tests permettant d’objectiver une éventuelle dyscalculie et d’affiner le diagnostic orthophonique.

 

D’autres professionnels de santé peuvent intervenir (avant ou après le bilan orthophonique) afin d’affiner le diagnostic : psychologue ou médecin. Ils permettront ainsi d’éliminer d’autres causes qu’un trouble « dys », comme un déficit sensoriel, cognitif, psychologique ou relationnel.

 

En classe, l’enfant peut être accompagné par l’équipe enseignante qui proposera des aménagements pédagogiques ou des activités adaptées (voir la rubrique : propositions d'activités).

les personnes ressources

le rôle de l'enseignant spécialisé

L’enseignant spécialisé a passé un Cappei (Certificat d’Aptitude Professionnelle aux Pratiques de l’Éducation Éducative, appelé avant 2017 Capa-sh) : cette formation professionnelle se déroule sur une année scolaire, alternant cours théoriques et ateliers pratiques auprès d’élèves. L'enseignant choisit 2 modules parmi 8, dont les « troubles du langage et des apprentissages ».

 

A l’issue de la certification, l’enseignant spécialisé peut travailler dans des structures particulières (IME, SEGPA), dans des dispositifs inclusifs (ULIS) ou en classe ordinaire sur des temps d’inclusion (RASED).

le rôle de l'orthophoniste

le rôle de l'orthophoniste

L'enseignant peut suggérer aux parents de demander un bilan orthophonique, sur prescription médicale. Les séances sont remboursées par la Sécurité Sociale.

 

Le compte-rendu de ce bilan est adressé au médecin prescripteur et aux parents dans les semaines ou mois qui suivent. C’est à eux que revient la décision de le montrer ou non aux enseignants. Ce compte-rendu mentionne les tests utilisés et leurs résultats ainsi que les objectifs et le projet thérapeutique.

le secret professionnel

L’article 226-13 du Code Pénal soumet l’orthophoniste au secret professionnel. En tant que professionnel de santé, il a l’obligation de ne pas révéler à des tiers des informations d’ordre médical ou privé concernant la personne soignée (Ministère de la justice. Code pénal – Article 226-13, 226-13 (2002).

 

 L’article L1110-4 du Code de Santé Publique (loi du 4 mars 2002) place le secret au rang de droit et affirme la légalité du secret partagé entre professionnels de santé.

 

Est considéré comme secret l’ensemble des informations concernant la personne venues à la connaissance du professionnel dans le cadre de l’exercice de sa profession.

 

la rééducation orthophonique

A l’issue de ce bilan, l’orthophoniste peut proposer des séances de rééducation, le plus souvent à raison d’une fois (30 minutes) par semaine : celle-ci peut s’effectuer avec des activités et des supports variés. Les parents peuvent souhaiter que cette rééducation se déroule sur le temps scolaire, et viendront solliciter votre accord.

 

Les séances de rééducation orthophonique ne sont pas du soutien scolaire.

 

Les approches scolaires et orthophoniques des difficultés en mathématiques diffèrent : l’approche de l’école est pédagogique, son but est d’enseigner. L’approche de l’orthophonie est thérapeutique, elle vise à soigner ou rééduquer.

 

L’orthophoniste, une fois le bilan réalisé et le diagnostic établi, proposera un projet thérapeutique.

 

Seul l'accord des parents vous permettra, si vous le souhaitez, d'échanger avec l'orthophoniste sur les difficultés de l'enfant.  L'orthophoniste étant soumis au secret professionnel, il/elle ne pourra pas vous délivrer d'informations personnelles sur l'enfant.