pour améliorer le code analogique : subitizing et estimation

 

Le subitizing est une compétence innée qui permet la perception exacte et immédiate de petites quantités, de façon intuitive (l’enfant ne passe pas par le dénombrement). On parle aussi de Système Numérique Précis.

Cette habileté permet de discriminer les quantités jusqu’à 4, grâce à ce que les chercheurs ont appelé le SNP (Système Numérique Précis). Les enfants dyscalculiques seraient plus lents que les autres pour mettre en œuvre le subitizing.

 

Développer cette compétence en classe permettrait de faciliter ensuite le comptage de plus grandes quantités.

 

En MS : les enfants peuvent reconnaître des petites quantités de 1 à 3, soit de manière organisée, soit de manière aléatoire, avec les « cartons-éclairs » de Rémi Brissiaud. Selon ce chercheur, il est aussi important de présenter les nombres en utilisant la décomposition : par exemple, "2", c'est "un" et "encore un". L'enfant comprend mieux ce que représente le nombre.

 

On peut procéder de la manière suivante :

- l'enseignant(e) montre une fraction de seconde un carton à un (ou plusieurs) élèves  de sa classe. Ensuite, plusieurs possibilités s'offrent à lui :

- l'enfant montre avec ses doigts le nombre qu'il a perçu (code analogique => code pré-symbolique, vers le code arabe).

- l'enfant écrit sur son ardoise le nombre correspondant (code analogique=>code arabe)

- l'enfant dit le nombre à voix haute (code analogique=>code oral).

 

En GS : On peut aussi les entraîner à reconnaître des configurations de points supérieures à 3, organisées de façon canonique comme sur un dé.

Par exemple, l'enseignant lance le dé, le cache et l'élève doit indiquer quel était le nombre. On fait ensuite l'inverse : à l'élève de lancer le dé, de cacher et de confirmer la réponse du professeur. Cette tâche l'oblige lui aussi à identifier le nombre du dé.

L'estimation est la capacité à estimer de grandes quantités (bonbons dans un bocal, feuilles sur un arbre : y en a-t-il "beaucoup", "pas beaucoup" ?).

L'enfant peut comparer deux quantités présentées sous leur forme analogique, par exemple deux constellations de points. On parle aussi de Système Numérique Approximatif.

Des difficultés dans cette capacité seraient en lien avec des troubles du calcul. Toutefois, il n’y a pas de consensus sur ce point : selon certaines études, la mise en place du Système Numérique Approximatif permettrait la mise en place de bonnes habiletés mathématiques sur les nombres arabes. D’autres études plus récentes suggèrent l’inverse : c’est parce que la compréhension du système symbolique (représentation du nombre sous sa forme arabe et orale) se fait correctement que le SNA devient de plus en plus précis.

 

L’intérêt serait donc non pas d’entraîner l’enfant à comparer des quantités sous leur forme analogique mais de faire le lien entre ces quantités et leur représentation symbolique.

 

On peut proposer aux enfants de relier des nuages de points, des bonbons, des billes... à leur représentation arabe : l’enfant développe ainsi les relations entre les trois dimensions du Triple code (code arabe, oral, analogique).

 

L’acquisition du nombre repose en effet sur la mise en relation de la dimension analogique et de la dimension symbolique.

 

Pour entraîner l'estimation elle-même, on peut suggérer l'activité suivante : on lance deux dés, dans deux boîtes. Puis, on cache les boîtes, pour éviter à l'élève de passer par le dénombrement et on demande : "dans quelle boîte y en a-t-il le plus ?"

 On peut aussi faire des batailles avec du matériel représentant uniquement des quantités, par exemple des cartes à jouer ou les cartes du Batawaf, Batanimo (mais sans les chiffres !) ou encore des dominos.

On ne cherche pas à ce que l'enfant compte les points mais qu'il puisse estimer le domino avec le plus de points.